David Aebi, directeur de l’entreprise Agrarpiloten, a pu constater par lui-même les dégâts que peut causer la pyrale du maïs et l’effort nécessaire pour tenir ce ravageur à distance dans son exploitation familiale, qui compte entre autres dix hectares de champs de maïs : « Après avoir longuement répandu à la main des guêpes parasitoïdes dans les plantes, je cherchais un moyen plus efficace d’épandre les auxiliaires », se souvient-il. Il a trouvé la réponse chez Agroline, une so-ciété-fille de fenaco qui développe des solutions alternatives pour la protection des plantes et joue un rôle pionnier dans les technologies recourant à des drones. Dès 2012, la division de protection biologique des plantes de fenaco a construit avec un partenaire un prototype de drone avec dispositif de largage de trichogrammes. « La demande en guêpes parasitoïdes lâchées en boules au-dessus des champs de maïs à l’aide de drones Opti a rapidement augmenté », raconte Regina Burger, cheffe d’Agroline Bioprotect, qui travaille en étroite collaboration avec David Aebi depuis 2016. Le nombre d’hectares de maïs à survoler avec des boules de trichogrammes pour le compte d’agriculteurs·trices ayant augmenté, le partenariat avec le pilote principal David Aebi s’est intensifié.
De pilote à directeur de start-up
« Enthousiasmé par ce nouvel outil qu’est le drone, j’en ai rapidement appris la technique de vol. J’ai ainsi pris en charge les commandes de plus en plus nombreuses d’Agroline », se souvient David Aebi. Comme il y avait de plus en plus de travail, il a cherché d’autres pilotes et il y a sept ans, il a fondé la start-up Agrarpiloten avec son père et son frère, ainsi qu’avec Tobias Weissert, un pilote de drone expérimenté. Il a également eu l’idée d’élargir la saison de vol et de piloter des drones pour d’autres missions que celles du largage de trichogrammes. En effet, Agroline a rapidement initié d’autres projets de recherche qui ont rencontré du succès, comme ceux qui sont notamment consacrés à l’épandage ciblé de produits phytosanitaires dans la viticulture ou à l’ombrage des toits des serres. « En collaboration avec Agrarpiloten, nous avons acquis de précieuses connaissances que nous avons en permanence développées pour proposer d’autres services », explique Regina Burger.
Intégration dans Agroline
Depuis février 2024, l’entreprise fait partie intégrante d’Agroline. Regina Burger explique à ce propos : « L’intégration d’Agrarpiloten au sein de fenaco est une étape logique, car elle nous permet d’exploiter encore mieux les synergies : les pilotes de la société disposent d’une longue expérience dans la manipulation de drones et connaissent de première main les besoins des agricultrices et des agriculteurs ; leurs retours du terrain sont précieux pour nos équipes de laboratoire et de recherche pour de futurs projets. » Ainsi, avec l’intégration d’Agrarpiloten, Agroline assure ses prestations de service par drones à long terme et élargit son portefeuille de prestations sur la plateforme technologique Innovagri, qui permet aux agriculteurs·trices de louer des appareils innovants pour protéger les cultures de manière durable.
« Nous développons nos services de travaux par drones dans toute la Suisse. »
David Aebi, quelles étaient les raisons de la fusion avec Agroline ?
Depuis la création d’Agrarpiloten en 2016, nous œuvrons en étroite collaboration avec fenaco et plus spécifiquement avec Agroline. Grâce à cette intégration, les prestations de service par drones sont assurées à long terme : l’important réseau du groupe fenaco-LANDI permet d’exploiter le potentiel de cette technologie prometteuse et de la faire connaître. Par ailleurs, de nouveaux domaines d’application ou clients d’autres secteurs devraient contribuer à la croissance de l’activité.
Quels sont les avantages pour les agriculteurs et les viticulteurs ?
En étant intégrés à Agroline, nous sommes encore plus proches des divisions de recherche et des autres socié-té-filles de fenaco (p. ex. Semences UFA et Landor) ; dans le réseau de fenaco, nous bénéficions des connaissances spécialisées de nombreux experts. Enfin, les agriculteurs et les viticulteurs de toute la Suisse obtiennent des solutions pour surmonter leurs problèmes.
Sur quelles nouveautés les équipes travaillent-elles ?
De nombreux projets sont en cours : nous visons p. ex. à ce que les missions de pulvérisation permettent à l’avenir de faire des applications ciblées dans une parcelle ou de compléter l’épandage de semences avec un apport d’oli-go-éléments et micronutriments.
Quel est le but que vous poursuivez conjointement ?
Nous entendons développer les services de travaux par drones dans toute la Suisse et simplifier ainsi le travail des agriculteurs. Actuellement, nous survolons environ 3000 ha par an entre la colline de Gubrist et le lac de Neuchâtel ainsi qu’entre les cantons de Lucerne et d’Argovie. Depuis début 2023, nous avons aussi un centre de services en Suisse romande, à Orbe, avec 2 pilotes. Nous avons pour l’instant 26 pilotes, mais, les affaires marchant bien, nous recherchons d’autres collègues.
Avez-vous encore le temps de piloter des drones ?
J’aime piloter des drones, bien sûr. Mais quand je suis sur le terrain, il y a trop de choses restant en suspens au bureau. Aujourd’hui comme hier, les choses n’ont pas changé : avant, j’avais mon bureau à la maison, maintenant, je travaille chez Agroline à Lyssach (BE). Mais il est important pour moi d’avoir du temps pour rendre visite à nos client·es et pour parler avec nos pilotes, seule façon pour moi d’identifier les besoins.
Contact pour les missions
Les viticulteurs·trices ou les agriculteurs·trices peuvent solliciter les services d’Agrarpiloten comme jusqu’à présent, en passant par leur LANDI et son site Web ainsi que par le site d’Agroline Bioprotect. Ils peuvent commander des missions de lutte contre les ravageurs et les maladies, de renforcement des plantes ainsi que de création d’ombrage pour les serres.