A 20 ans, Robin Kohli a repris l’exploitation de ses parents à Gsteig près de Gstaad, endossant des responsabilités que beaucoup ne prennent que des années plus tard. L’exploitation de plaine à la tête de laquelle il s’est trouvé comprenait 29,4 ha de surface agricole utile (SAU) et un cheptel de 20 vaches laitières. Aujourd’hui, le jeune homme de 29 ans gère une soixantaine d’hectares ainsi qu’un alpage de 98 pâquiers normaux.
Autonomie et expansion
Peu de temps après avoir repris l’exploitation, Robin Kohli a entrepris de concrétiser sa vision. En 2018, il a loué un alpage afin de pouvoir assurer l’estivage de ses animaux de manière autonome, une étape majeure pour le jeune homme. « Dès le début, je visais à maîtriser l’estivage de mes vaches. Il était important pour moi de m’occuper moi-même de cette tâche et de garder le contrôle sur l’ensemble du processus », ex-plique-t-il. En 2024, il a pu racheter l’exploitation de plaine de son bailleur, augmentant considérablement la taille de son exploitation qui atteint désormais 60 ha de SAU.
L’avenir appartient à ceux qui commencent tôt
Robin Kohli a su très tôt qu’il voulait reprendre l’exploitation de ses parents. « J’ai toujours rêvé de devenir agriculteur », raconte le jeune homme qui n’a jamais ressenti de pression de la part de sa famille, même si celle-ci nourrissait certains espoirs à son égard. « Ma famille envisageait de laisser ma mère gérer l’exploitation quelques années de plus afin que je n’aie pas à la reprendre aussi tôt. Néanmoins, il aurait alors fallu effectuer deux fois les démarches administratives pour la reprise de l’exploitation, ce qui aurait été beaucoup trop compliqué », affirme Robin Kohli.
Robin Kohli Chef d’exploitation« Plus on reprend tôt une exploitation, plus on a de temps pour la développer. »
C’est ainsi qu’il a fini par prendre les rênes de l’exploitation familiale à 20 ans. Le jeune professionnel y voit surtout des avantages et des opportunités : « Plus on reprend tôt un domaine, plus on a de temps pour la développer. De plus, à 20 ans, on n’a pas encore d’enfant en général, dit-il avant de renchérir : j’avais donc beaucoup de temps et d’énergie à consacrer à mon travail. »
De novice à formateur
Toutefois, reprendre une exploitation à un si jeune âge n’a pas été de tout repos. Une fois son CFC d’agriculteur en poche, Robin Kohli n’a pas eu le temps d’enchaîner avec une formation de chef d’exploitation. « Je n’avais effectué que la formation initiale quand j’ai débuté et, à certains égards, je n’étais pas assez prêt », admet l’agriculteur. Grâce aux nombreux conseils dispensés par Inforama, sur le site de l’Oberland bernois à Hondrich, la transition s’est cependant faite sans heurt. « Notre conseiller nous a été d’une grande aide, il était joignable 24 h / 24 et nous a accompagnés tout au long du processus », se remémore Robin Kohli.
Plus tard, le jeune homme a tout de même suivi la formation de chef d’exploitation afin d’étoffer ses compétences et de faire de son exploitation une entreprise formatrice. « La formation m’a permis d’approfondir ma connaissance de la production laitière et fourragère et surtout de la comptabilité », remarque-t-il. Depuis deux ans, il forme à son tour des apprenti·es.
Robin Kohli, Chef d’exploitation, 3785 Gsteig bei Gstaad BE
« Mon objectif est de pouvoir vivre de mon exploitation sans dépendre d’une autre activité lucrative. »
Reprise en 2016 | Elevage laitier et production fourragère | Exploitation formatrice | Exploitation d’estivage | 60 ha de SAU / 98 PN | Diplôme de chef d’exploitation | Activité à temps plein | 1 saisonnier·nière (estivage)
Des infrastructures flambant neuves
En 2023, Robin Kohli a construit une nouvelle étable de 36 stalles pour les jeunes bovins. « L’ancienne étable ne répondait plus à nos besoins et demandait trop de travail. La nouvelle pourra être agrandie afin qu’à l’avenir tous les animaux puissent être réunis à un seul endroit.
Au-delà de ses améliorations structurelles, le jeune chef d’exploitation cherche constamment à améliorer la pérennité et l’efficience de son domaine. En augmentant la surface d’exploitation, il fait un pas de plus dans cette direction : « Mon objectif est de pouvoir vivre entièrement de mon exploitation sans avoir à dépendre d’une autre activité lucrative. Actuellement, il exerce une activité supplémentaire en hiver, afin de couvrir les investissements. De plus, ses parents lui ont apporté un soutien financier lors de la reprise de l’exploitation.
A l’assaut du statu quo
« Mes 60 ha sont l’exception plutôt que la règle dans la région. En moyenne, les exploitations ont une surface de 20 - 25 ha. L’ancienne génération me prend pour un fou « , sourit-il. Cependant, le jeune homme ne se laisse pas démonter par les réserves de ses aîné·es : » Je m’en sors pas mal et ils voient bien que la région compte de moins en moins d’agriculteurs et qu’il faut bien exploiter cette surface. Robin Kohli démontre avec maestria comment de jeunes chef·fes d’exploitation peuvent relever les défis de l’agriculture moderne et armer leur entreprise pour l’avenir. « Je réfléchis souvent à la manière d’améliorer ou de développer encore l’exploitation. Il y a tellement d’options ! » conclut-il.
Profils professionels
En 2025, la nouvelle série du LID met l’accent sur des chef·fes d’exploitation qui développent leur exploitation et se lancent de nouveaux défis.
Soutien et outils concernant le travail de relations publiques sur le site www.lid.ch / baeuerinnen-und-bauern (en allemand uniquement).