En route vers la durabilité ?

La société est de plus en plus exigeante vis-à-vis de l’agriculture : celle-ci doit être durable, assurer l’autosuffisance et fournir en même temps des produits locaux et de grande qualité. Mais qu’en est-il de la durabilité ? La question se limite souvent à la durabilité sur le plan écologique, laquelle est parfois elle-même ramenée à la seule préservation du climat. Bien que l’écologie revête une grande importance, cette approche ignore les aspects économiques et sociaux. Or les facteurs d’une agriculture durable sont multiples : elle préserve les ressources et l’environnement, fournit une nourriture saine, s’avère rentable et ne surcharge pas les gens.

Identifier les failles du système

Face à ces difficultés, une approche globale de la durabilité s’impose. La durabilité passe par une prise en compte équilibrée des aspects écologiques, sociaux et économiques. Cette tâche est loin d’être aisée. Les analyses de durabilité peuvent constituer un outil important à cet égard, car elles évaluent les pratiques agricoles de l’ensemble de l’exploitation et mettent en évidence les divergences d’objectifs. Des évaluations systématiques débouchent sur l’identification des failles et la mise en place de mesures ciblées afin d’encourager un changement durable. Elles révèlent aussi ce que l’agriculture fait déjà actuellement pour la société et l’environnement.

Vue synoptique des indicateurs

Pour analyser plus précisément les évaluations d’un indicateur précis, il est possible de consulter les évaluations des différentes questions. Pour chaque indicateur, une liste permet de voir celles-ci. Il est ainsi possible de visualiser rapidement les éléments positifs et ce qui peut être amélioré. 

La question de la pertinence

Au premier abord, une analyse de durabilité peut paraître assez simple : un questionnaire détaillé qui décrit les activités de l’agriculture. La difficulté réside dans les détails et dans ce qui est pertinent. Certains aspects tombent sous le sens : la proportion de surfaces de promotion de la biodiversité (SPB) contribue grandement à l’écologie et les activités de l’exploitation doivent être rentables. Mais quel pourcentage de SPB faut-il pour être durable ? Une proportion trop faible nuit à l’environnement. Trop élevée, elle compromet la création de valeur de l’exploitation.

Un calculateur environnemental pour l’agriculture

Les analyses de durabilité sont de puissants outils. Cependant, ils sont souvent très détaillés et donc chronophages. Ainsi, de nombreuses analyses de durabilité restent des produits de niche et servent avant tout de projets pilotes et de recherche. Pour améliorer la situation, l’Institut d’agroécologie a conçu le calculateur environnemental. Visant à permettre une évaluation précise et concrète de la durabilité de l’agriculture, il comprend trois éléments : un calculateur climatique, un calculateur de biodiversité et une analyse de durabilité. Dans le présent article, l’analyse de durabilité est détaillée. Cette dernière se concentre sur les aspects importants de la durabilité et est axée sur le contexte suisse.

Lecture et interprétation des résultats

Par nature, les résultats de l’analyse sont vastes, mais une évaluation sous forme de graphique permet de les représenter de manière claire et concrète. Un graphique en toile d’araignée fournit une vue d’ensemble des résultats. Plus la ligne est proche du bord, meilleur est le résultat. Il est conseillé de se référer aussi aux pourcentages. La toile d’araignée peut induire en erreur. Ainsi certaines personnes ont-elles tendance à évaluer certains résultats trop négativement par rapport à la réalité, notamment ceux situés dans la fourchette intermédiaire, qui sont parfois perçus comme inférieurs à la moyenne.

Analyse différenciée des forces et des faiblesses

Une application en ligne permet de compléter soi-même l’analyse de n’importe quelle exploitation, à faibles coûts et sans l’intervention de conseillers·ères. L’analyse décrit l’agriculture sous l’angle de l’écologie, de l’économie, du bien-être social et de la bonne gestion d’entreprise. Chaque aspect fait l’objet de questions portant sur différents sous-thèmes (indicateurs). En ce qui concerne la biodiversité p. ex., on répertorie le nombre et la qualité des SPB, tandis que pour ce qui est de la qualité de vie, les questions s’articulent autour de la charge de travail et de la satisfaction. Les réponses sont regroupées en une évaluation par indicateur, sachant que certaines questions contribuent à plus qu’un indicateur.

L’analyse de durabilité a été conçue pour être simple et rapide, mais sans compromis sur la qualité du contenu. Deux à trois heures sont nécessaires en fonction de la taille de l’exploitation ; plus l’exploitation est complexe, plus le temps nécessaire est important. Un rapport qui résume l’analyse sous forme graphique est ensuite généré. L’exploitation peut ainsi identifier ses forces ou ses faiblesses, et communiquer ses propres performances ou promouvoir son développement dans le cadre d’un conseil.