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Gestion

Un lavage des pulvérisateurs clair et limpide

Une part importante de la pollution de l’eau par les produits phytosanitaires (PPh) est causée par des émissions ponctuelles. Ces contaminations peuvent être complètement éliminées si les PPh sont manipulés conformément à la réglementation et à l’aide d’une infrastructure conforme aux exigences de la protection des eaux.

Si une fosse à purin fonctionnelle est disponible, le remplissage et le nettoyage peuvent être réalisés sur une place de lavage étanche reliée à la foss...

Si une fosse à purin fonctionnelle est disponible, le remplissage et le nettoyage peuvent être réalisés sur une place de lavage étanche reliée à la fosse. L’eau de nettoyage est ensuite épandue sur les champs avec le lisier.

(Photo: Geri Busslinger, Agroline)

Publié le

Actualisé le

Agroline Service & Bioprotect

 

La « Recommandation intercantonale pour les aires de remplissage et de lavage des pulvérisateurs et la gestion dans l’agriculture des eaux de rinçage et de nettoyage contenant des produits phytosanitaires » définit désormais les règles à suivre pour respecter les exigences légales. Comme elle émane de la Confédération et des cantons, la prévisibilité et la force obligatoire pour la pratique s’en trouvent accrues. Les contrôles liés à la protection des eaux portent sur l’ensemble du système et la planification d’évacuation des eaux sur l’exploitation, du stockage des produits phytosanitaires à l’élimination correcte des eaux de lavage. Du fait de la possibilité d’obtenir un soutien financier, c’est le bon moment pour procéder aux travaux d’assainissement nécessaires.

Rinçage et nettoyage au champ

Le rinçage des pulvérisateurs doit être réalisé si possible au champ. Il en va de même pour leur nettoyage interne et externe. A partir de 2023, les prestations écologiques requises (PER) imposeront un système de nettoyage interne automatique pour tous les pulvérisateurs à partir d’une capacité de 400 litres. Leur équipement avec un système de rinçage pour le nettoyage interne est soutenu financièrement par les contributions à l’utilisation efficiente des ressources (CER). Le nettoyage final du pulvérisateur doit être réalisé sur une aire de lavage équipée conformément aux exigences légales.

Aire de remplissage / nettoyage

L’aire de remplissage et de nettoyage fixe doit être constituée d’une dalle étanche en béton armé d’au moins 150 mm d’épaisseur et être suffisamment grande. Elle doit avoir une inclinaison et un collecteur, afin que l’eau de nettoyage puisse être dirigée vers un réservoir de collecte, mais en aucun cas dans un cours d’eau ou une canalisation. Dans l’idéal, l’aire de lavage est aussi utilisée pour le remplissage, afin d’éviter des investissements supplémentaires. Il est recommandé, mais pas obligatoire, de couvrir l’aire de nettoyage, notamment si l’eau de nettoyage est soumise à un traitement spécial (évaporation ou biodégradation), afin que l’eau de pluie ne doive pas être évaporée elle aussi.

Stockage de l’eau de nettoyage

Les exploitations agricoles qui disposent d’une fosse à lisier en état de marche et dont l’étanchéité a été testée peuvent déverser l’eau de rinçage et de nettoyage contenant des PPh directement dans cette fosse et l’épandre ensuite sur la surface fertilisable avec le lisier ou le digestat. Si l’eau contenant des PPh, qui est produite lors du nettoyage sur l’aire de lavage, ne peut pas être dirigée dans la fosse à lisier, elle doit être collectée séparément dans un réservoir puis traitée de manière adéquate. Le réservoir de collecte devrait être placé sous terre ou en surface et être doté d’une double paroi. Aucun système obligatoire de détection des fuites ou capteur de débordement n’est requis. Un réservoir hors sol peut être doté d’une paroi simple, à condition d’être placé dans une cuve de rétention couverte (plastique, métal, béton). Les fosses désaffectées et étanches peuvent être remises en service pour le stockage des eaux de rinçage et de nettoyage, à condition qu’un spécialiste atteste leur étanchéité.

Utilisation de l’eau de nettoyage

Si l’eau de nettoyage ne peut pas être épandue avec les engrais de ferme, il est recommandé de la soumettre à un traitement spécial. De nombreux systèmes de traitement reposent sur l’évaporation des eaux usées et la rétention des résidus de PPh à l’intérieur d’un dispositif de filtrage approprié. Les systèmes de nettoyage biologique sont basés, quant à eux, sur l’évaporation de l’eau et la dégradation des résidus de PPh par des microorganismes.

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Syngenta a développé le système RemDry pour l’évaporation des eaux de nettoyage. La performance d’un évaporateur est de 3000 litres par an. Le système est composé d’une isolation interne et de deux revêtements. La couche interne recueille les dépôts secs et doit être changée environ tous les deux ans avant d’être éliminée conformément aux exigences légales. 

(Photo: Syngenta)

Les coûts d’acquisition et d’exploitation des installations sont considérables et varient fortement d’un système à l’autre. Agridea établit actuellement une vue d’ensemble avec des informations détaillées sur chaque système de traitement, afin d’offrir aux entreprises agricoles plus de sécurité de planification et la possibilité de traiter les eaux de nettoyage dans les règles de l’art avec un système simple et sûr.

Champs récoltés : prudence

Il reste permis d’épandre l’eau de nettoyage collectée sur une surface agricole utile, là où les applications de PPh sont autorisées ou sur un champ récolté, à condition que toute pollution des eaux puisse être exclue. Il ne doit pas s’agir de sols peu profonds ni de remblais.

La prudence est par ailleurs de mise sur les sols drainés. L’utilisation d’une rampe à pendillards est obligatoire et le débit ne doit pas dépasser 10 m 3 par ha. Pour des raisons de réduction des risques, cette pratique n’est toutefois par recommandée et ne bénéficie d’aucun soutien financier. 

Financement par la Confédération et les cantons

Dans le cadre du plan d’action visant à la réduction des risques et à l’utilisation durable des produits phytosanitaires, la Confédération et les cantons soutiennent la construction d’aires de lavage et d’installations de traitement. Les investissements sont normalement financés à 50 %. Certains cantons, comme Berne, accordent un soutien supérieur. Le droit à la contribution doit être impérativement abordé avec le service cantonal compétent avant le début des travaux.

Plan d’action Produits phytosanitaires, Office fédéral de l’agriculture (OFAG). Site web : www.ofag.admin.ch  Produits phytosanitaires

Recommandation intercantonale, Conférence des chefs des services de la protection de l’environnement (CCE). www.kvu.ch / fr/home  Recommandation intercantonale

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