La cétose résulte d’un déséquilibre énergétique prolongé, où les besoins de l’organisme dépassent les apports alimentaires. Ce déficit entraîne une surproduction de corps cétoniques.
Egalement appelée toxémie de gestation chez les moutons, la cétose apparaît généralement dans le dernier tiers de la gravidité. Bien que la cause exacte reste incertaine, cette carence en énergie semble principalement due à la forte croissance des fœtus durant les six dernières semaines de gestation.
Chez la chèvre, en revanche, la cétose survient principalement au début de la lactation, moment critique où les besoins en énergie explosent pour soutenir la production de lait. Des études montrent que la cétose de lactation apparaît aussi plus fréquemment chez les brebis que ce qui est généralement admis.
Dans les deux cas, l’affection reste souvent discrète et subclinique, soit sans symptômes apparents, mais accompagnée d’un taux élevé de corps cétoniques dans le sang. Les animaux trop gras, ceux dont l’état général est mauvais ou encore ceux qui présentent une charge parasitaire importante sont particulièrement à risque.
Comment identifier les formes cliniques de la cétose ?
Les premiers signes de cétose sont souvent peu spécifiques, ce qui complique leur identification. Les animaux montrent une perte d’appétit, suivie d’un amaigrissement progressif. Dans le cas de la cétose de lactation, on observe parfois aussi une baisse de la production de lait.
Avec la progression de la maladie, des symptômes tels que faiblesse générale, léthargie, tremblements ou troubles de la coordination et, dans le cas de la toxémie de gestation, des difficultés respiratoires apparaissent. A ce stade avancé, il est généralement trop tard pour empêcher un avortement voire la perte de la femelle concernée.
Compte tenu de la non-spécificité des symptômes et de l’évolution souvent subclinique de la maladie, il est essentiel de mesurer la concentration des corps cétoniques dans le sang pour confirmer le diagnostic. Les appareils portables utilisés en médecine humaine se sont révélés très efficaces pour cette tâche.
Afin de prévenir ou de détecter précocement une toxémie de gestation ou une cétose, il convient d’observer attentivement les animaux et de surveiller leur condition corporelle. Tout excès ou insuffisance de poids chez les brebis et les chèvres en gestation doit être évité. La condition physique peut être facilement déterminée à l’aide de la note de l’état corporel (Body Condition Score, BCS). Avant la mise bas, celui-ci ne devrait idéalement pas dépasser 3,5.
Le suivi de la production laitière offre des informations utiles pour détecter une chute de performance. Une bonne observation permet aussi de déceler à temps une baisse de l’appétit. Il convient en outre d’éviter les situations de stress, susceptibles d’augmenter les besoins énergétiques des animaux.
Lorsque l’on met en évidence une toxémie de gestation ou une cétose de lactation, il convient en premier lieu d’augmenter l’apport énergétique au moyen d’aliments riches en énergie, avec précaution néanmoins pour prévenir le risque d’acidose ruminale. L’administration orale de propylène glycol ou une perfusion de glucose par le vétérinaire peuvent apporter une détente rapide.